La diversité des socialisations primaires

Modifié par Clemni

La socialisation désigne l’ensemble des processus par lesquels les individus intériorisent des façons d’agir, de penser et de sentir propres au groupe social dans lequel ils vivent.

On parle d’incorporation pour montrer que l’individu intériorise des dispositions à agir au point qu’elles font corps avec lui. On a, par exemple, le réflexe de regarder d’abord à gauche, et non à droite, avant de traverser une rue. Les dispositions incorporées varient selon les sociétés. Dans certains pays, les individus ont le réflexe de regarder d’abord à droite avant de traverser car les voitures roulent à gauche ; on sait aussi que les manières de dormir sont extrêmement variables selon les sociétés.

Durant l’enfance, la socialisation est appelée socialisation primaire et se fait principalement par le biais d’interactions avec l’entourage, d’injonctions de la part des proches et par l’imitation des comportements des autres.

  • La socialisation est différenciée selon le genre des individus. Biologiquement, l’individu nait fille ou garçon (c’est le sexe). Le genre est le rôle social attaché au sexe biologique de l’individu : un ensemble de comportements attendus de lui du fait qu’il est de sexe féminin ou masculin. Ces rôles sociaux de genre sont des constructions sociales, mais ils nous paraissent souvent naturels, car ils sont transmis dès la naissance et les attentes qui y sont attachées sont puissamment incorporées par les individus.
  • La socialisation est encore différente selon le milieu d’origine de l’individu. Celui-ci influence les normes et les valeurs transmises au sein de la famille et les façons d’agir, de penser et de sentir intériorisées. Par exemple, un enfant issu d’une famille favorisée aura davantage de chances de recevoir des jouets éducatifs, des livres ou de faire des sorties culturelles, ce qui aura des conséquences sur sa scolarité et son avenir professionnel.
  • On sait également que les configurations familiales ont un rôle important dans le processus de socialisation. Le statut conjugal (les deux parents de l’enfant vivent ensemble ou non) et la taille de la fratrie ont ainsi une influence considérable sur les trajectoires des individus. Les enfants élevés dans des familles monoparentales rencontrent en général plus de difficultés à l’école que ceux qui grandissent dans des familles traditionnelles. Par ailleurs, la présence de frères et sœurs a un effet important car ceux-ci partagent avec leurs germains des activités qui contribueront à la formation de leurs dispositions.

Toutefois, les individus ne sont pas intégralement déterminés par ce premier processus de socialisation. D’une part, parce que dès le plus jeune âge l’enfant joue un rôle actif au cours de sa socialisation, il choisit et sélectionne. D’autre part, parce que les individus sont soumis à une pluralité d’influences socialisatrices. La socialisation se poursuit d’ailleurs à l’âge adulte et tout au long de la vie.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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